Définition de la Méso-Amérique
De l’Arctique au Cap Horn, l’Amérique s’allonge sur 15.000 kilomètres et dans sa plus grande largeur, s’étale sur 5.000 kilomètres. Immense territoire qui a vécu en vase clos jusqu’à la Conquête espagnole du XVI° siècle. Les spécialistes, dans un dessein pratique, l’ont divisé en différentes aires culturelles. La Méso-Amérique représente l’une d’entre elles.
Le terme de "Méso-Amérique” a été proposé par l’anthropologue allemand Paul Kirchhoff, dans les années 1940, sur la base d’une liste de traits culturels communs à “l’Amérique Moyenne”.
Traditionnellement, la Méso-Amérique comprend en Amérique du Nord :
- le Mexique (centre-sud du pays)
- le Belize (ancien Honduras britannique)
- le Guatemala
- le Honduras (partie occidentale du pays)
- le Salvador
- le Nicaragua (le versant Pacifique)
- et le Costa Rica (le Nord-Ouest).
P. Kirchhoff applique ce concept à un moment déterminé de l'histoire : celui de la Conquête espagnole. De nos jours, on s'accorde pour fixer les débuts de la Méso-Amérique aux alentours de 1300-1200 avant J.-C. et sa fin en 1519-'21.
Le spécialiste allemand classe les traits culturels en trois catégories distinctes :
- éléments culturels spécifiques à la Méso-Amérique
- éléments communs à la Méso-Amérique et à d’autres aires culturelles du continent américain (traits partagés)
- éléments absents de la Méso-Amérique, mais présents ailleurs sur le continent américain.
- cuisson du maïs par décoction à l’eau de chaux
- culture du cacao
- culture du maguey (agave)
- utilisation de la coa, bâton à fouir
- chinampas (jardins flottants)
- pyramide à degrés
- terrain de jeu de balle muni d'anneaux
- danse du volador
- écriture glyphique
- codex (manuscrits pictographiques)
- utilisation combiné du calendrier de 260 jours (divinatoire-rituel) et de 365 jours (solaire)
- certaines formes sacrificielles et auto-acrificielles
- la "guerre fleurie” qui vise à capturer les futures victimes sacrificielles
- le culte à certaines divinités spécifiques comme Tlaloc, le dieu de la pluie.
Sur le plan linguistique, c’est une mosaïque de langues et de dialectes qui singularise la Méso-Amérique au XVI° siècle. Mais, au-delà de l’hétérogénéité, une classification en trois grandes familles linguistiques est possible : Oto-mangue, Macro-maya et Uto-aztèque. Une quatrième branche, secondaire, regroupe les langues minoritaires ou difficiles à classer par les spécialistes.
La population occupe aussi bien les plaines chaudes de la côte Atlantique et du versant Pacifique que les hautes terres froides centrales.
